À l'occasion de l'anniversaire de la naissance du pasteur André Waller, nous publions le texte de son In memoriam qui sera publié dans le prochain Almanach protestant.
« Je confesse
Que nous est ouverte la libération du mal,
Que nous est confiée la tâche de la justice et,
Que nous est offert le courage de l'amour »
La confession de foi qu'André Waller aura pour la première fois exprimée lors de son culte d'adieu à sa dernière paroisse, Guebwiller en 1994, dit à la fois sa conception du ministère pastoral et de la vie. Ces deux choses étant indissociables chez cet infatigable défenseur des plus petits. L'authenticité et la cohérence entre la vie et le message étant pour lui les maîtres-mots.
Né à Thann en 1929, André Waller a entamé sa carrière pastorale comme vicaire à Metz en 1953 avant de rejoindre les paroisses d'Audun-Le-Tiche puis de Rombas. Pasteur directeur de l'orphelinat protestant du Neuhof à Strasbourg de 1961 à 1975, il a accompagné, avec son épouse Mady, des générations d'enfants. L'un et l'autre veillant sur chaque enfant confié à l'institution comme s'il était l'un des siens, avec la même attention pour permettre à chacun de devenir, autant que possible, acteur de son existence. Les cultes, pour les enfants et le personnel, mais aussi des projections de diapositives, ouvraient un autre horizon aux enfants accueillis.
Revenu en paroisse après une brève expérience de direction administrative de clinique à Lille, et ayant également obtenu la qualification de formateur pour l'enfance inadaptée, André Waller exercera son ministère à Mulhouse Saint-Paul, Hagondange et enfin Guebwiller. Très proche de la présidente du Conseil synodal de l'Église réformée d'Alsace et de Lorraine (ERAL aujourd'hui EPRAL), Thérèse Klippfel, il aura été avec elle le principal initiateur du « Synode des jeunes », une des rares initiatives réussies de participation active des jeunes engagés dans les paroisses. En effet, ces « synodes » n'étaient pas seulement des réunions de jeunes mais avaient une véritable intention de concertation et d'engagement. Chacun s'y sentait pris au sérieux à tel point que plusieurs responsables actuels de nos Églises, dont l'auteur de ces lignes, doivent à cette initiative, et donc à André Waller, une confirmation de leur engagement au service de l'Évangile. Tout simplement parce qu'avec lui, les mots avaient un sens, toujours cette volonté d'authenticité !
Passionné d'histoire de l'art et de la manière dont celui-ci véhicule une conception du monde et une théologie, André Waller a consacré de longues recherches à l'art des vitraux et de la statuaire. Sans doute l'un des meilleurs connaisseurs des vitraux du temple Saint-Étienne de Mulhouse, il nous a laissé un fond documentaire et iconographique indispensable pour la compréhension du traité théologique visuel que sont les verrières médiévales du temple mulhousien.
Homme de fidélité et de parole, plus attentionné aux réalités vécues par ses paroissiens et ses contemporains qu'aux débats théologiques, André Waller était d'abord et avant tout un humaniste libéral dont les convictions étaient entièrement fondées sur le triptyque de sa confession : la liberté à répandre et partager, la justice à construire inlassablement et par-dessus tout, ce « courage de l'amour » qui l'aura porté jusqu'à son dernier souffle et dont les paroissiens qui l'ont connu continuent de témoigner aujourd'hui encore avec reconnaissance.
Pasteur Roland Kauffmann, Guebwiller
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