Je crois en l’Esprit Saint;
a) je crois la sainte Église universelle,
b) la communion des saints,
c) la rémission des péchés,
d) la résurrection de la chair
e) et la vie éternelle.
Amen!
2ème partie
Le 3e article est celui de l'Esprit, celui qui manifeste l'altérité de Dieu et dont procèdent les éléments qui sont énoncés dans l'article à savoir a) la constitution de l'Église en b) une communauté (sainte comme l'est celui qui la rassemble), c) la condition du croyant (justifié), d) la vie chrétienne fondée sur cette condition et e) l'espérance du Royaume de Dieu qui en est l'horizon. On retrouve cet équilibre dans l’épître aux Romains (« ceux qui sont a) prédestinés b) appelés c) justifiés c) glorifiés, dans d) l'amour de Dieu manifesté en Christ notre Seigneur », Ro. 8, 39)
On ne peut et ne doit séparer l'Esprit du Christ, de même que le Fils et le Père sont uns. L'Esprit Saint n'est pas une dimension supplémentaire. Il ne peut y avoir d'Église que par l'Esprit et il ne peut y avoir de croyant qu'appelé par l'Esprit. L'Église n'est pas la réunion de ceux qui ont décidé de croire mais l'assemblée de ceux qui ont été choisis/appelés (cf. les deux textes ci-dessous, Éphésiens 4, 13 & Romains 8, 29). Être dans l'Esprit, c'est entendre, accepter et obéir au Christ.
Si l'Église est dite « sainte », c'est qu'elle est « mise à part » autrement dit de même que Dieu ne peut être confondu avec rien, l'Église ne peut et ne doit être confondue avec aucune autre catégorie sociale, politique, historique, sociologique, idéologique. Elle n'est ni « bourgeoise » ni « prolétaire », ni « nationale » ni « occidentale », ni « de droite » ni « de gauche » mais elle est exclusivement vouée à « la foi et la connaissance de Dieu » (Éphésiens 4, 13).
Autrement dit, l'Église a pour unique mission d'annoncer le Royaume de Dieu. Elle n'est pas le Royaume de Dieu, elle devrait cependant tendre à en être l'image comme chaque chrétien devrait tendre à être « l'image du premier-né » (Romains 8, 29). Croire que l'Église est universelle, c'est être dans son Église particulière et dans cette Église en reconnaître les limites et le caractère relatif pour confesser l'universalité du message.
La notion même d'universalité est mise à mal aujourd'hui au profit de la relativité des contextes politiques, culturels, ou historiques. La crise de l'universalité fait le lit des particularismes qui justifient toutes les oppressions et les ségrégations. L'Église est « universelle » en tant que porteuse d'un message qui vient de celui qui veut « remplir toutes choses » (Eph. 4, 10). L'universalité doit donc être défendue.
La notion de « rémission » désigne notre condition de justifié par l'action de Dieu/Christ/Esprit (Ro. 8, 32-34).
La résurrection de la chair désigne notre vie nouvelle en Christ (« l'état d'homme fait » par opposition à des enfants, Éph. 4, 13-15).
La vie éternelle c'est de donner la dimension de l'éternité à tous nos actes, à toutes nos pensées.
La rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle sont trois aspects de notre vie en relation directe avec le Christ.
C'est en comprenant que nous ne sommes pour rien dans notre salut, qu'il n'est ni de notre fait ni selon nos mérites mais produit de la pure volonté de Dieu que nous pouvons être « désinquiétés » ou « dépréoccupés » de notre condition présente et future. Nous pouvons ainsi entièrement nous consacrer non plus à notre propre salut mais à manifester l'amour de Dieu au monde par des actes concrets de solidarité, de justice, de vérité, en bref « à marcher d'une manière digne de (notre) vocation » (Éph. 4, 1).
C'est l'Esprit qui nous transforme et nous fait comprendre ces choses de la même manière qu'il ne transforme pas le pain et le vin en soi mais nous transforme de manière à ce que nous discernions le corps et le sang du Christ dans le pain et dans le vin, autrement dit sa Parole qui nous nourrit et son Esprit qui nous fait vivre.